Les chalets d'été du lac

Les pêcheurs vers 1900

Source: Musée McCord

Au cours du 19e siècle, les campeurs et pêcheurs accédaient au lac des Seize Îles en empruntant les chemins que les colons avaient défrichés pour rejoindre leurs lots au-delà des contreforts des Laurentides. Praticables surtout en été, on parcourait ces sentiers à pied, en charrette ou en carriole. Le chemin des Écossais est un des derniers témoins de cette époque. Il reliait Grenville jusqu’au chemin Harrington dont les embranchements pénétraient la région sud du lac des Seize Îles. 

Dès que le chemin de fer parvint à la tête du lac, les vacanciers arrivèrent en plus grand nombre et de plus loin, comme en fait foi cette annonce mondaine dans le journal «Sherbrooke Examiner» de 1899: «Colonel W. A. Morehouse and Mr. A. D. Bostwick, left on Tuesday for Sixteen Island Lake, Argenteuil County, for a few days fishing. Reverend W. H. Stevens, of St.Henri, Montreal, is also spending a few days at the same lake.»

Les résidents

L’île Alice
Source: BAnQ, Richard Photo Publisher


De vacanciers à résidents saisonniers certains ont fait le pas, charmés par la douceur de vivre sur le lac. A.J. Corner était un de ceux-là et acheta, en 1901, l’île no.46 «containing 1 rood and 18 perches» équivalant à une superficie d’un quart d’acre, située en face des lots 23 et 24. Il la nomma «Lady of the Lake», personnage mythique de la légende arthurienne.

Certains notables comme B.S. Stackhouse et H.W. Lawlor ou G.A. Barrat ont acquis de multiples terrains et îles. Au cours des ans, les transactions immobilières sont restées dans le cercle des connaissances ce qui a favorisé une certaine affinité entre résidents dont la plupart habitaient Westmount ou Lachute.

Les propriétés sur les rives et les îles furent dans plusieurs cas transmises d’une génération à l’autre et les descendants de ces premières familles sont encore nombreux sur le lac. Les îles portent souvent le nom de leur propriétaire entraînant des changements de toponymes sur les cartes, comme l’île Victoria devenue l’île Cook, ou l’île Albert devenue Cail puis Downley et finalement l’île Myers.

Hangars à bateau

Hangar à bateau sur l’île Gardner, 2021.

Le lac des Seize Îles a toujours fait office de voie publique pour les résidents saisonniers, car aucune route municipale ne dessert les habitations sur ses rives.

Posséder une embarcation est encore primordial pour atteindre son chalet et le hangar à bateau est un ouvrage architectural qui fait partie du paysage du lac. Certains y ont aménagé un petit logement à l’étage qu’ils louaient aux vacanciers.

Plusieurs hangars ont conservé leur cachet original avec les motifs décoratifs sur leur façade. Le bardage en dosse (les planches de bout d’une grume) au style rustique, que l’on retrouve sur bon nombre de hangars et chalets, était moins dispendieux et offrait une très bonne étanchéité. Ce type de bâtiment est appelé à disparaître, car les lois de protection des berges ne permettent plus de nouvelles constructions.

La baie Hammond

La baie Hammond en 1917
Source: BAnQ


Vers 1908, Henry Hammond fit l’acquisition des terrains de Joseph C. Rodger qui bordaient la baie où se situait le moulin à scie, aujourd’hui la plage municipale. Il y construisit quatre chalets dont trois étaient loués à des vacanciers. Ces résidences devinrent éventuellement la propriété d’enseignants dans les années1920, donnant à la baie Hammond le surnom de baie des professeurs.

B.S. Stackhouse

La maison de Benjamin S. Stackhouse (1850-1922), Idyl Wilde, sur l’île Cossette.
Source: BAnQ


Le Dr Benjamin S. Stackhouse né à Saint-André d’Argenteuil, dentiste diplômé de Harvard en 1874, était un pionnier dans sa discipline et une figure influente de la ville de Lachute. Il fut l’un des membres fondateurs du Sixteen Island Lake Fishing Club. En tant que magistrat pour le comté, il imposait des amendes aux colons qui allumaient des feux de broussailles sans autorisation.

Il ne fut pas étonnant de retrouver dans le contrat de vente d’un de ses terrains du lac l’interdiction de faire des feux d’abattis. Les incendies de forêt étaient fréquents et pouvaient dévaster des régions entières comme celui de 1870 au lac Saint-Jean qui avait marqué les esprits par l’ampleur de la destruction.

Bona Vista

La maison de H. W. Lawlor, Bona Vista, sur l’île Lebel, 1903
Source: Musée McCord


H.W. Lawlor, était un avocat réputé à Hawkesbury. Il a commencé à étudier le droit avec John Maxwell, procureur du comté, et après avoir pratiqué quelque temps à Toronto, il fut nommé avocat de la «Montreal & Ottawa R. R. Co.»

Célibataire, il passait ses vacances avec ses nièces à Bona Vista sur son l’île. Il était un des plus grands propriétaires terriens du lac.

Une richesse patrimoniale

Chalet restauré dont les découpes de couleur rouge et jaune se retrouvent dans les chalets de la même époque autour du lac.

Quelques-unes de ces maisons d’été, bâties au début du 20e siècle, ont réussi à traverser le temps grâce aux soins de leurs propriétaires. Certaines sont reconnaissables à leur parement en dosse ou leur construction de bois équarris, d’autres ont été intégrées à des structures contemporaines lors d’agrandissements subséquents.

Elles sont l’œuvre des Millette, Gagné et autres ouvriers du village qui ont été les bâtisseurs et les gardiens de ces habitations des décennies durant.

Extracto de
Histoire et patrimoine de Lac-des-Seize-Iles

Histoire et patrimoine de Lac-des-Seize-Iles image circuit

Presentada por : Municipalité de Lac-des-Seize-Îles
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