Située au 14490 de la rue Notre-Dame est, cette maison de pierres du milieu du XVIII' siècle n'a qu'un seul corps de bâtiment de plan carré de 10 m x 10,6 m (33 pi x 35 pi). Son toit pignon à 45 degrés n'a qu'un faible larmier et est recouvert de bardeaux de cèdre. Une de ses deux cheminées contient un four à pain. Cette maison a gardé son entrée d'origine face au fleuve et à l'ancien chemin du Roy. La statuette de la vierge que l'on retrouve dans une niche située au-dessus de la porte principale donnant sur le fleuve constitue l'une des particularités de cette magnifique demeure.On croyait que cette maison avait été construite par Pascal Beauchamp, le frère de Pierre, peu de temps après son mariage en 1759. Une recherche plus récente a soulevé de sérieuses questions quant à la vraisemblance de cette information. En effet, le papier terrier des seigneurs de l'île de Montréal nous apprend que la terre appartenait au milieu du 18e siècle à la famille Langlois Lachapelle et non pas à la famille Beauchamp.Une déclaration notariée signée par les frères et soeurs de Jean-Baptiste Langlois Lachapelle à l'occasion de son mariage en 1763 a permis d'en savoir plus. Cette déclaration nous apprend que la «mauvaise maison», inventoriée suite au décès de son père en 1751, a brûlé.
Il y est aussi précisé qu'une nouvelle maison a été construite par Jean-Baptiste et son frère Raphaël. En 1763, cette nouvelle maison appartient donc aux deux frères. Mais l'année suivante, Raphaël se marie. Il échange avec son frère Jean-Baptiste sa part des propriétés familiales situées à Pointe-aux-Trembles contre celles de l'Île Sainte-Thérèse, ou il s'établit avec son épouse.Quand Jean-Baptiste meurt à son tour en 1791, son inventaire après décès nous apprend qu'il laisse à ses héritiers une maison de pierre dont les dimensions correspondent approximativement à celles de la maison actuelle. Il faut ajouter que les témoignages à propos de l'inscription (voir plus haut) pourraient préciser date de construction, qui serait ainsi entre 1760 et 1763.Après 1791, la maison devient la possession du fils aîné de la famille, lui-aussi prénommée Jean-Baptiste. La maison restera la possession de la famille Langlois Lachapelle pendant tout le 19e siècle. On notera toutefois avec intérêt que la maison appartient dans les années 1970 à un descendant des Beauchamp qui lui redonne son lustre d'antan, croyant peut-être avoir retrouvé la maison de son ancêtre!