Vous êtes ici à l’ombre de l’église, tout près de l’ancienne salle publique. Devant vous, le presbytère de Saint-Charles-de-Bourget, qui regarde fièrement la rue principale du village. Ce bâtiment, tout comme l’église et l’ancienne salle, fait partie du site patrimonial de la Place des Ormes, un ensemble religieux aménagé entre 1915 et 1920, sur un promontoire qui surplombe le Saguenay.
Observez sa silhouette simple, bien plantée : c’est un exemple typique de maison cubique, aussi appelée « Foursquare house ». Ce style, venu des États-Unis à la fin du 19e siècle, a été popularisé ici grâce aux catalogues de plans. On l’a beaucoup utilisé pour les presbytères dans la région, parce qu’il est fonctionnel, rapide à bâtir, et bien proportionné.
Ce presbytère a été construit en 1915-1916, en même temps que l’église, selon les plans de l’architecte Joseph-Pierre Ouellet. À l’époque, la Quebec Development Company s’était engagé à financer leur reconstruction après l’inondation du premier village de Saint-Charles-de-Bourget, causée par le nouveau barrage à la Chute-à-Caron. Ce nouveau site, perché au-dessus du fjord, avait été choisi pour relocaliser le noyau religieux, même si ce choix a soulevé des débats dans la communauté.
Regardez bien la maison. Même si elle a plus de cent ans, elle a conservé son cachet d’origine. Les restaurations récentes ont su respecter son authenticité tout en lui donnant un petit air contemporain. La couleur bleue que vous voyez aujourd’hui n’est pas d’époque, mais elle s’harmonise avec finesse aux détails architecturaux et lui donne une touche vive et actuelle.
Ce bâtiment n’est pas qu’un vestige : il nous rappelle la place centrale qu’occupait l’Église au Québec au début du 20e siècle, à une époque où le presbytère était souvent l’un des cœurs battants de la vie communautaire.