À deux pas de l’église et du presbytère, vous apercevez un autre bâtiment important du village : l’ancienne salle publique.
Regardez sa façade : vous reconnaîtrez peut-être des éléments plus anciens, comme la rosace ou les ouvertures du premier étage. Ils proviennent de la toute première chapelle de 1881. Et cette allure classique avec la toiture à croupes ? C’est typique du style cubique, très répandu au Québec au début du 20e siècle.
L’ancienne salle publique complète ce qu’on appelle aujourd’hui le site patrimonial de la Place des Ormes. Mais saviez-vous que ce bâtiment est né… d’un conflit ?
Le déplacement de l’église et du presbytère ici, sur ce promontoire dominant la rivière Saguenay, n’a pas fait l’unanimité, loin de là! Plusieurs auraient préféré que le cœur religieux soit reconstruit plus à l’intérieur des terres, là où le village d’origine se développait déjà. D’autres, surtout ceux habitant l’autre rive du Saguenay, voyaient dans cet emplacement un point central et stratégique. En mars 1915, les autorités religieuses tranchent : ce sera ici, sur le promontoire, que le nouveau noyau paroissial prendra racine.
Mais cette décision a laissé des traces. Certains paroissiens, découragés par les inondations et les querelles, quittent le village. D’autres refusent d’abandonner l’idée de reconstruire ailleurs. Pour apaiser les tensions et recréer un lien entre les citoyens, l’évêque de Chicoutimi propose alors un lieu neutre : une salle publique, un endroit pour se rassembler et échanger.
Construite en 1919-1920, cette salle devient un carrefour de rencontres. On y tient des réunions, des fêtes, des soirées de discussions. Dans les années 1940, elle fait office d’école, de logement pour le sacristain, puis de bibliothèque.
Aujourd’hui, elle abrite une auberge baptisée Val-Menaud, un clin d’œil aux retraites artistiques du Manoir Boréal, tenues ici dans les années 1940 et 1950. Profitez-en pour vous rafraichir avant de reprendre votre route!