Fuente : Enregistrement audio Gilles Brousseau
Cette sculpture-là, ça a été la première que j'ai réalisée en grand format, toute seule dans la forêt avec ma scie à chaîne et puis pour moi, c'était mon premier défi sculptural, première étape dans le fond, quand on a tous été attitrés à un arbre ou à une matière.
Quand j'ai vu laquelle m'était attitrée, j'étais bien contente puisque déjà par la prestance, je trouvais que la matière première avait déjà justement des formes qui me permettaient de visualiser des choses à l'intérieur de celle-ci.
Donc vite, j'ai vu des personnages parce qu’à ce moment-là, j'aimais bien travailler les connotations humaines en transformation, donc dans cet arbre-là, j'ai vu tout de suite un peu des présences d'êtres grandioses, protecteurs de la faune ou des observateurs.
La légende du roi Salomon, il y avait une histoire que c'était un roi qui était bien sage et tout ça qui était reconnu pour sa sagesse. Ça parlait d'équité, en fait, comment est-ce qu'on établit une justice.
Donc je trouvais que la forme de cet arbre-là avec les deux personnages unis par une souche, unificatrice, là, par la base qui est comme un tout. Ça pouvait évoquer justement une espèce de ballant, entre deux pôles, un ballant entre deux vérités, deux femmes qui se battaient pour nommer qui était la mère de tel enfant puis que le roi Salomon il avait mis une stratégie en place qui était de dire, tiens, je vais prendre une épée, je vais découper l'enfant en deux puis la réaction des femmes a comme prononcé qui était finalement la mère véritable qui ne voulait pas sacrifier son enfant.
Donc qui était prête à le donner plutôt que de le voir mourir. C'est juste une petite anecdote sur le sens de la vie, sur la justice, sur l'équité.
Moi, j'aime bien qu'il y ait un dialogue qui s'installe pendant le processus de création, puis souvent, ce que j'observe dans mes créations, c'est que par après, il y a comme une signification plus profonde qui s'installe.
J'ai étudié en métier d'art, en sculpture, et j'ai travaillé beaucoup là-dedans. Je suis inscrite, bien, je fais mon bac en art visuel, mais depuis toujours je suis plutôt intéressée à différentes dimensions dans l'art, et non pas à un matériau spécifique. C'est ce que j'essaie de me rapprocher de ça qui est complètement différent de mon approche comme sculpteur.
Je suis plus intéressée à faire des espaces immersifs ou quelque chose qui vient créer des expériences humaines dans le ressenti. Je me suis concentrée pendant une dizaine d'années sur l'aspect sculpteur.
J'ai eu peu d'occasions, par exemple, de créer des expositions qui me permettaient de prendre tous les champs qui m'intéressent réellement à travers l'art. J'aime ça utiliser la couleur, lumière, les sons, les vibrations, puis de créer des espaces plus immersifs.
J'aime bien qu'il y ait un dialogue qui s'installe pendant le processus de création, puis, souvent, ce que j'observe dans mes créations, c'est que par après, il y a comme une signification plus profonde qui s'installe. Il y a comme le dialogue intuitif qui se met en place pendant la création. Dans le fond, une fois que l'œuvre est réalisée, tout d'un coup, il y a une naissance qui se crée, elle devient autonome. Puis, à ce moment-là, il y a quelque chose qui s'exprime. Ce que j’aime bien observer, que je vois dans mes sculptures, c’est que, je ne sais pas comment nommer ça, mais il y a comme un message plus subtil, plus un message secondaire ou un message caché qui vient prendre place et dans ce cas-ci, bien, y’avait cette légende-là qui m’était montée en tête. C’est un peu dans l’idée d’écrire comme une poésie autour d’une création.
Artiste multidimensionnelle, elle considère l’art comme une affaire de vibrations, au-delà des disciplines, des matières ou des techniques. Son travail s’intéresse à l’invisible, à l’exploration des perceptions, à la perte de repères. En quête d’universalité, elle cherche à créer un pont entre l’art et la vie, entre le visible et l’invisible, entre l’intérieur et l’extérieur. À travers une expérience sensorielle, spatiale, temporelle et psychologique, elle interroge notre rapport au monde et à nous-mêmes. Animée par une quête d’absolu, elle cherche à faire émerger le spirituel dans le monde des objets, à toucher les sens et à provoquer un ressenti profond comme un voyage intérieur.