C’est sur deux parties du lot 21, sises au 1014-1016, boulevard Rolland-Cloutier (route 329) en plein cœur du noyau villageois de Lantier, face à I’égIise, que fut érigée au début du XXe siècle, la beurrerie de Ludger Lacasse. Ce métier prend naissance dans la fonction sociale de fabricant et marchand de beurre. Bel exemple de transformation locale des produits de la ferme.
Au même endroit en 1929, Wellie Thouin tient magasin général. Dans ce local, on conserve et on expose une large variété de marchandises. On y trouve de tout, depuis les produits alimentaires jusqu’aux produits de manufactures de consommation: articles de ménage, vêtements pour le travail et la famille, équipements agricoles, pétrole pour les lampes d’éclairage, etc. Cette place est un lieu de rencontre pour les membres de la communauté, pour échanger des nouvelles, construire et entretenir des amitiés voire naître des amours !
Le commerce est vendu en 1948 à Hormidas Ravary, généreux donateur de lots à la fabrique de la paroisse, qui fait une demande au conseil municipal afin que celui-ci puisse faire une requête pour une licence de liqueurs spiritueux à la Commission des liqueurs du Québec (SAQ), car il souhaite ouvrir un hôtel à Lantier. Avec l’arrivée du téléphone, de l’électricité et de l’automobile, on ajoute des pompes à essence afin de répondre aux besoins des résidents et surtout des estivants et des vacanciers.
Pendant une cinquantaine d’années, l’immeuble progresse sous l’impulsion de différents propriétaires. Dans le but de satisfaire les nombreuses attentes de la population, on offre des services d’épicerie, de boucherie et de quincaillerie. L’évolution sociale et les nombreux changements créent la formule du dépanneur, sorte de magasin général miniature qui est ouvert de nombreuses heures tous les jours de la semaine. L’individualisme et la réussite matérielle menèrent aux magasins à grande surface, aux supermarchés et aux vastes centres commerciaux. Face aux géants de I’agro-alimentaire et à une clientèle de plus en plus exigeante la compétition est insoutenable et I’offre ne réponds plus au besoin des consommateurs, on ne peut suffire à la demande.
En 2002, la vocation de cette propriété fait place à un marchand d’objets d’art et commerçant d’ameublement et de décoration anciens, ainsi que des services en ébénisterie. Le 1er mai 2013, la municipalité de Lantier acquiert I’emplacement et procède à la démolition des bâtiments. Un pôle commercial et un espace public, en diverses phases et selon les besoins sont en vue dans Ie but d’améliorer la qualité de vie des citoyens.