Vous ne pouvez certainement pas l’ignorer. Quand on arrive à Saint-Ambroise, l’église trône au cœur du village, entre le presbytère et l’ancien couvent, comme un phare au milieu du quotidien. Remarquer sa façade de pierre, son revêtement de tôle à baguettes, ses détails d’origine… tout dans cette église raconte l’histoire d’un attachement profond à la foi et à la communauté.
Mais ce que l’on voit aujourd’hui, ce n’est pas la première église de Saint-Ambroise. C’est la troisième.
Tout commence vers 1870. Les colons arrivent, les terres se défrichent, et peu à peu, une communauté s’enracine. Le curé de Sainte-Anne-de-Chicoutimi fait alors le trajet jusqu’à Rivière-à-l’Ours, deux fois par année, pour célébrer la messe. En 1885, une première chapelle-école en bois est érigée, marquant officiellement la fondation de la mission.
Mais la population grandit. En 1902, une deuxième église — cette fois entièrement en bois — est construite. Les décorations intérieures ne seront terminées qu’en 1909, mais déjà, la paroisse est née et un curé résident s’installe enfin parmi les fidèles.
Malheureusement, cette église ne vivra pas longtemps : en février 1921, elle part en fumée.
Il faudra attendre l’année suivante pour que le chantier d’un nouvel édifice débute. L’architecte Philippe Mayrand signe les plans de ce nouveau lieu de culte, pensé pour résister aux flammes. Les pierres proviennent directement d’un terrain local, appartenant au cultivateur Georges Lespérance. Une église du terroir, en quelque sorte.
Et c’est celle-là que l’on admire encore aujourd’hui. Son implantation stratégique, en bordure de la Route 172, à proximité de tous les services, en fait un véritable noyau structurant du village. Elle témoigne de l’importance qu’occupait la religion dans la vie quotidienne des Québécois… bien avant la Révolution tranquille.
À Saint-Ambroise, l’église ne fait pas que dominer le paysage. Elle incarne la résilience d’une communauté qui, trois fois plutôt qu’une, a su reconstruire sa maison de prière.