Vous vous apprêter maintenant à poser les pieds sur l’ancien chemin du Bal-Musette, une route qui menait, dans les années 1960, à l’un des lieux les plus animés de la jeunesse ambroisienne.
Installé à l’écart du village, près du lac Ambroise, le Bal-Musette voit le jour en 1960 grâce à Alexandre Girard, alors échevin de Saint-Ambroise. À ses débuts, l’endroit est modeste : une salle de danse, une plage aménagée, et pas une goutte d’alcool — l’entrée seule fait vivre l’endroit. Mais il ne faut pas longtemps pour que les jeunes tombent sous le charme. Trois ans plus tard, la salle double presque sa capacité, passant de 400 à 700 places !
Tout au long des années 60, le Bal-Musette accueille les grandes vedettes de l’heure : Michèle Richard, Dominique Michel, Denise Filiatrault, Jean Grimaldi, Paolo Noël, Michel Louvain… Des soirées inoubliables, des pas de danse, des romances d’été…
Le Bal-Musette devient rapidement un haut lieu de fête, au grand dam des curés du coin qui y voyaient… l’œuvre du diable. Et si ce n’était pas qu’une image !
Voilà qu’un soir, tout bascule. La légende locale raconte qu’un homme mystérieux serait apparu dans un nuage de fumée, autour de neuf heures, en pleine soirée. Élégant, séduisant, il attire immédiatement les regards. Il invite une jeune fille à danser. Elle hésite, mais cède.
Tout à coup, une violente tempête se lève. La lumière s’éteint. Un cri déchire la noirceur. Quand la lumière revient… il a disparu. Elle est seule, à genoux, en larmes. Sur son épaule, une griffure : « C’est l’œuvre du diable », murmure-t-elle.
Mythe ou réalité ? À Saint-Ambroise, chacun a sa version. Mais une chose est certaine : le Bal-Musette a marqué toute une époque.
En 1970, un incendie endommage la salle. Elle est reconstruite, mais fermée définitivement en 1973, alors que M. Girard décide de tourner la page.
Aujourd’hui, il ne reste rien de ce lieu de plaisir… sauf les souvenirs. Qui sait… peut-être croiserez-vous un mystérieux inconnu sur le chemin du retour?