C’est à un projet de sanatorium que le parc national du Mont-Tremblant doit son existence. À la fin du XIXe siècle, le Dr Camille Laviolette, fils de Godfroy Laviolette, l’ancien maire de Saint-Jérôme, est au Québec l’un des rares spécialistes des maladies pulmonaires. La tuberculose fait alors des ravages dans la population, et à la suite de ses études en Europe, où il a observé les cures en sanatorium, le médecin est convaincu que les séjours en montagne, combinés à une bonne alimentation et à des exercices physiques, peuvent combattre la terrible maladie. Le flanc sud-est du mont Tremblant lui apparaît l’endroit idéal : le versant de la montagne est ensoleillé, l’air y est pur et la neige tarde à y fondre au printemps. Le médecin se met en quête de financement et demande à l’État de lui octroyer des lots sur la montagne. Comme l’endroit est impropre à la culture et, par conséquent, sans intérêt pour la colonisation, sa requête est accueillie favorablement. Le 19 juillet 1894, un arrêté en conseil accorde au Dr Laviolette, sans frais, « quatre cents arpents des terrains renfermant le pic le plus élevé de la montagne Tremblante » et, aux conditions habituelles de concession, trois lots qui grimpent jusqu’au plateau à mi-chemin du sommet.
© Photo : Le Dr Camille Laviolette, instigateur du projet de sanatorium du mont Tremblant. Source : Bibliothèque et Archives nationales du Québec (Vieux-Montréal), Kellie and Co.