Au fil du temps, la rue Smith devient isolée des autres, ce qui a une incidence sur ses habitants. Ceux-ci s’habituent néanmoins à ce milieu de vie inusité. Les poteaux de corde à linge sont directement plantés dans les haldes de résidus miniers et il n’y a aucun terrain derrière la maison.
Les enfants utilisent la rue pour jouer, ce qui est facilité par la faible circulation automobile, la rue étant un cul-de-sac. Aussi, la pluie cause le ruissèlement des haldes et rend la rue boueuse. Cependant, la mine Bell étant exploitée de façon souterraine, le dynamitage et le bruit affecte moins les résidents, contrairement à d’autres secteurs de la ville.
De 1969 à 1973, le quartier Saint-Maurice est déménagé pour faire place à l’expansion minière. La rue Smith et le quartier Mitchell sont inclus dans ce vaste plan de relocalisation, mais les phases qui les concernent sont en suspens en raison des importants coûts financiers.
En attendant qu’une décision soit officiellement prise, les propriétaires des maisons, tout comme la Ville, n’entreprennent pas de travaux majeurs par crainte de les faire en vain si un déménagement se produit. Cette longue incertitude entraîne la détérioration des bâtiments, des infrastructures de la rue et, par extension, des conditions de vie des résidents.