1 rue Principale (coin Saint-Vincent)
Le bâtiment dont il est question ici a été démoli à l’automne 2020 en raison de son état de délabrement avancé. Son histoire, intimement liée au développement de la ville, demeure d'un certain intérêt.L'imposant édifice de deux étages, en brique, appartenait à la famille Forget et date de 1897. Dans les cercles prestigieux des résidents du «Golden Square Mile», quartier bourgeois de Montréal, il était bien vu de connaître les réputés Vincent et Euclide Forget, père et fils. Ils étaient de brillants promoteurs et l’ampleur de leur magasin de Sainte-Agathe (auquel on référait localement par «chez Forget») témoigne de leur succès.Architecture
L’architecture inspirée du style «Queen Ann», plus typiquement associée aux villas autour du lac, soulignait l’esprit récréatif de cette vaste communauté de riches vacanciers. Épargné miraculeusement par le grand incendie de 1907, l’édifice a été rénové plusieurs fois. Les rénovations successives ont malheureusement fait disparaître nombres d’attributs d’intérêt architectural dont le recouvrement en brique et l’entrée percée. PHOTOS(1) Le Laurentian Store tel qu'il apparaît au tournant du XXe siècle.(2) Le bâtiment tel que rénové au début des années 1970, démoli en 2021 après une décennie à l'abandon.(3) Un nouveau bâtiment à vocation commerciale et résidentielle, construit au cours des dernières années, abrite une brasserie au rez-de-chaussée.
Avec l’arrivée du train à Sainte-Agathe en 1892, la ville s’impose peu à peu comme la capitale touristique des Laurentides. Les hôtels luxueux, les auberges et les maisons de pension se multiplient dans la première moitié du XXe siècle. Même les Agathois logent dans leur cuisine d’été pour louer une partie de leur maison aux visiteurs saisonniers.Le tourisme est à son apogée entre les années 1940 et 1960 grâce à l’amélioration des routes depuis Montréal et à l’accroissement de l’utilisation de la voiture. Les anglophones et les Juifs sont des villégiateurs particulièrement assidus et l’hôtellerie adapte son offre de services. Les commerçants font des affaires d’or.Mais, les années 1970 marquent le déclin du tourisme de prestige avec la concurrence grandissante des municipalités environnantes. Les hôtels disparaissent peu à peu, incendiés ou démolis. Aujourd’hui, l’offre renouvelée d’infrastructures et d’activités de loisirs, la valorisation du patrimoine bâti et paysager tente de donner un nouveau souffle à cette industrie.PHOTOS(1) Le Laurentide Inn au bout de la rue Saint-Vincent sur la baie Nantel (anciennement Murray Inn à l'emplacement de l'actuelle place Lortie).(2) Le Castel des Monts d'origine sur la presqu'île du même nom en face du quai municipal.(3) L'hôtel Chez Maurice à l'emplacement actuel de la place Lagny.