Murale de la boucherie Patenaude

La murale de la boucherie Patenaude


La boucherie Ovila Patenaude vers 1936

On aperçoit ici la boucherie Ovila Patenaude au milieu des années 1930.
Elle était située au coin des rues Sainte-Marie et Dupras; la rue Dupras s'appelait initialement « rue Nouvelle » au milieu des années 1910, parce qu’il y avait belle lurette qu’on n’avait pas eu une nouvelle rue à Mascouche !

Photo: Collection Ville de Mascouche / Fond Huguette Lévesque-Lamoureux

Ovila Patenaude

Au fond de la murale, Ovila va bientôt ouvrir la lourde porte de la glacière pour rapporter sur son épaule un énorme quartier de bœuf qu’il va lancer pesamment sur l’étal du boucher. Après avoir affuté ses couteaux, il va habilement désosser la pièce de viande pour en ressortir un rôti ou encore d’appétissantes tranches de steak. Il les déposera ensuite sur un papier ciré et les enveloppera de deux épaisseurs de l’Action populaire de Joliette de la semaine passée. La viande sera ainsi prête à être livrée avec le reste de la commande téléphonique. Eh oui! Vous pouviez le rejoindre en demandant le 46 à la réceptionniste, une des filles d’Herménégilde Locas, le propriétaire de la Compagnie de téléphone de Saint-Henri-de-Mascouche. 

Photo: Collection Ronald et Simone Boivin

Philomène Beauchamps

La mère d’Ovila Patenaude, Philomène Beauchamp, qu’on aperçoit à la fenêtre de la résidence, s’était mariée trois fois et était devenue consécutivement madame Bohémier, Patenaude et Lortie. Elle demeurait sur le chemin Saint-Henri, un peu avant le chemin Saint-Pierre. À l’automne 1932, elle a acheté cette propriété d’Oscar Dupras, un ancien maire et président de la commission scolaire de Mascouche, celui-là même qui avait ouvert la rue Nouvelle. L’ancienne boutique de forge située à l’arrière de la résidence est alors réaménagée pour permettre à son jeune fils Ovila, issu du deuxième lit et âgé d’à peine 21 ans, d’exercer son métier de boucher de 1933 à 1940. 

Photo: Collection Simone Boivin-Patenaude  


Dr Gérard Mathieu

À l’extrême gauche, le docteur Gérard Mathieu, aujourd’hui reconnu comme le dernier médecin de campagne de Mascouche, s’y était installé pour remplacer les deux docteurs Lamarche qui avaient quitté la paroisse peu de temps après la fin de la Première Guerre mondiale. Issu d’une famille de douze enfants de Lachenaie, ce n’est qu’à l’âge de 15 ans, qu’il a poursuivi ses études au Collège de L’Assomption pour éventuellement obtenir son diplôme à la faculté de médecine de l’Université de Montréal. Comme il l’a écrit : « J’étais le sixième et les autres étaient partis avant moi; j’suis resté pour aider mon père qui avait une grosse besogne, car il possédait une grande ferme avec huit chevaux et vingt à vingt-cinq vaches laitières. » Également coroner du comté de l'Assomption, il pratiquait ses autopsies au rez-de-chaussée de la salle paroissiale de la rue Dupras. Très impliqué dans la vie communautaire de Mascouche, il était aussi un des principaux organisateurs des soirées de loisirs qui avaient lieu à l’étage.  Depuis 1934, il demeurait tout près d’ici, la maison qu’on voit de biais en face du presbytère.

Photo: Collection Luce Duval 

Uldaric Corbeil

Le digne vieillard à la droite du Dr Mathieu est nul autre qu’Uldaric Corbeil. Sous les bons soins du Dr Mathieu, malgré ses 83 ans bien sonnés, sa santé resplendissante va lui permettre de vivre au-delà de 90 ans!
Cet industriel a été propriétaire, avec son frère Calixte, du Domaine seigneurial de Mascouche durant 50 ans. Il exploitait les moulins à farine et à scie, alors que son frère cultivait la terre. Également maire de Mascouche au début du 20e siècle, cet ami du clergé a dénoncé avec vigueur le fléau de l’alcoolisme en refusant, entre autres, les permis de boissons aux hôteliers de la paroisse. Il est retraité depuis 1931 après avoir vendu le Domaine à une millionnaire, madame Hazel Beatrice Colville, le tout à un fort prix; imaginez, 83 000 piastres! Ce qui équivaut aujourd’hui à près de 5 millions de dollars.
Ce digne représentant de la bourgeoisie mascouchoise demeure juste derrière la boucherie d’Ovila Patenaude dans une demeure qu'on surnomme le « château ». Cette magnifique demeure victorienne d’inspiration néo-gothique de onze appartements est construite en 1920 pour Alphonse Soucisse, un commerçant de beurre de Montréal, originaire de Mascouche. M. Corbeil l’avait acquise en 1928, pour la revendre un mois plus tard au docteur Mathieu.

Photo: Collection Victoire Charbonneau-Lapierre

Le curé Félix Poirier

À droite d’Uldaric Corbeil se trouve l'abbé Félix Poirier, curé de la paroisse de 1931 à 1937. Malgré les nombreuses visites du curé Poirier au bureau du docteur Mathieu qui, cigare au bec, recevait ses patients, le prêtre a été admis à l’Hôpital de Joliette où il est décédé. Très attaché à ses fidèles paroissiens, le curé Félix Poirier a été inhumé au nouveau cimetière de Saint-Henri de Mascouche sur l’ancien chemin de La Pachane, aujourd’hui la rue Dugas. 

Photo: Comité du 250e de Mascouche

Soeur Pierre L'Hermite

La révérende mère Pierre-l’Ermite s’est consacrée à Dieu en 1915. Entièrement dévouée, elle exerce ses multiples talents au couvent des Sœurs de la Providence de Mascouche depuis 1923. Les six premières années, elle a enseigné aux jeunes filles tout en cumulant les postes de directrice de l’externat, d’hospitalière auprès des vieillards et d’économe.

Née Cléoda Lalonde, elle est issue d’une famille de cultivateurs de Coteau-du-Lac. Depuis 7 ans, elle met à profit son savoir-faire et son amour du terroir uniquement à ses devoirs d’économe et aux exigences de fermière et jardinière, sur la terre que les religieuses possèdent le long du chemin Sainte-Marie, non loin de la gare du village. À l’été 1935, elle n’a pas ménagé ses fatigues et ses pas, pour bien représenter la ferme à l’exposition agricole de l’Assomption, où elle a reçu 12 prix, dont 7 premiers prix dans diverses catégories touchant la qualité du troupeau, des céréales, des légumes variés, du beurre et des travaux manuels de fantaisie.

Enthousiaste, Sœur Pierre-L’Ermite raconte que grâce à la générosité de Wilfrid Allard, un vieux qui pensionne au couvent, elle a pu remplacer un de leurs chevaux malade par « Black », un vigoureux cheval de trait, acheté 175 piastres chez Roland Turenne. Par ailleurs, élevant elles-mêmes leur bétail (veaux, vaches, cochons…), les bonnes sœurs ont sans doute eu comme souci de partager équitablement entre les deux bouchers du village, la saignée des bêtes et leur dépeçage, bien qu’une des filles d’Henri Aubin, l’autre boucher du village, soit une de leur consœur de religion. Après son départ de Mascouche en 1947, Sœur Pierre-l’Ermite a poursuivi sa vocation dans la région de Joliette.

Photo: Archives Providence Montréal

Almanzor Allard

Finalement à l’extrême gauche, saluant avec sa casquette, on aperçoit le sympathique Almanzor Allard. À cette époque, il demeurait dans la première maison de la petite rue à côté du magasin général de Donat Patenaude, aujourd’hui la rue Duval. Après avoir fait des études classiques au collège L’Assomption à la fin des années 1890, et cultivé durant quelques années la terre familiale, ce féru de matériel roulant de toutes sortes, a été dans un premier temps agent local de machines agricoles à Mascouche dans les années 1920.

Mais c’est surtout comme charretier et chauffeur de taxi qu'on le connait. Durant de nombreuses années, que ce soit avec son « boggie », en « sleigh », ou encore en automobile de luxe, il récupère la « malle » pour le bureau de poste et fait du taxi tout en livrant le courrier rural, de maison en maison. Nul besoin de vous convaincre que sa bonhomie opulente a dû en faire un client assidu de la boucherie!

Photo: Ville de Mascouche / Fonds Huguette Lévesque-Lamoureux

Extracto de
À la découverte du Mascouche d'autrefois

À la découverte du Mascouche d'autrefois image circuit

Presentada por : SODAM

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